Partout et à chaque instant, des mots sans cesse se propagent, qui annoncent la douleur et la peine de ce monde. Nous sommes nourris de souffrance à longueur de journée, pétris par les funestes ragots du genre humain, qui n’en finissent plus d’accuser autrui de leur propres créations malheureuses. Cette sombre mélodie qui retentie au loin est devenue le fond sonore de ce monde pourtant merveilleux dans lequel l’être humain et de très nombreuses autres espèces expérimentent la vie terrestre. La pensée a un pouvoir immense qui façonne notre monde à chaque instant. Et lorsque l’esprit ou la conscience humaine est happée dans les méandres des considérations égoïstes et accablantes, il ne lui reste que trop peu de place pour entrevoir tous les petits soleils de ce monde. Ce sur quoi porte notre attention devient notre réalité Les paroles du Bouddha nous parviennent plusieurs siècles après qu’il eut prononcé ces mots : « Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes s’élève de nos pensées. Avec nos pensées, nous créons le monde.» Notre inconscient collectif est mû par des forces immenses, nourries sans discontinuer par nos pensées quotidiennes. Les croyances de notre inconscient collectif sont telles qu’elles sont et nul jugement de valeur ne peut ici prendre place. Mais ces croyances sont les points de références auxquels nous faisons appel à chaque instant de notre vie sur Terre. Si nous avons comme croyance que l’amour fait souffrir, alors nous vivrons des amours douloureux. Dans le monde spirituel, une croyance forte de l’inconscient collectif consiste à opposer jouissance et spiritualité, créant chez de très nombreuses personnes en chemin, des sentiments de culpabilité à vivre un amour humain, de peur d’être détourné de leur but. Mais l’amour, sous toutes ses formes, ne saurait avoir d’autre vocation que celle de guider celui qui aime, vers le centre sacré de son Cœur. A chaque instant, émane de l’infini potentiel de création, notre monde qui se recréé sans cesse. Si notre regard se porte continuellement sur la pénombre et la souffrance, issues de croyances limitatives, alors nos pensées, telles un faisceau d’énergie créatrice, condense cette pénombre et cette souffrance dans notre monde.

Le potentiel lumineux de ce monde n’a jamais été aussi grand

Porter son attention sur la Lumière en nous, et en ce monde, ne signifie pas être idéaliste et ignorer volontairement les souffrances de nos semblables. Cela revient, au contraire, à reconnaître ces souffrances, les regarder telles qu’elles sont vraiment et y voir le potentiel lumineux qui en émane. Notre monde est en proie à des luttes obscures, accompagnées de souffrances extrêmes. Et d’une manière totalement proportionnelle, notre potentiel d’évolution de conscience n’a jamais été aussi fort et possible. A chaque instant, partout dans le monde, de plus en plus d’initiatives lumineuses prennent vie. Des personnes se rassemblent pour prier et pour créer du beau et de l’harmonieux, des humains sont solidaires des animaux et les protègent, des lois sont édictées pour protéger la Terre nourricière. Une impulsion a été donnée, qui amène l’Humanité vers un nouveau paradigme. Lorsque des cœurs, toujours plus nombreux, aiment l’Idée d’un monde différent, alors l’Idée devient réalité. Plus nous sommes nombreux à croire au potentiel d’évolution de notre monde, plus les forces mobilisées seront puissantes. Si le scepticisme nous gagne, regardons au dehors, les forces incommensurables qui permettent à la Vie de se recréer indéfiniment, en évolution constante. Nous comprenons alors qu’il est naturel d’évoluer et que cela ne demande pas d’efforts sur-humains, mais au contraire de s’installer confortablement dans cette évolution et de la nourrir de pensées joyeuses et de mots bienveillants.

S’inspirer de la Nature pour ancrer une nouvelle réalité

Aussi naturelle qu’elle soit, l’évolution des sociétés humaines, déchaine des passions collectives, érodant nos résistances. Les croyances de notre inconscient collectif trouvent leurs limites, ce qui soulève des peurs et confusions, ressenties au niveau de notre individualité. Nous pouvons alors retrouver notre plus chère Amie sur Terre, la Nature. Krishnamurti nous encourage à trouver en la Nature, le vecteur de notre Unité : « Si vous n’avez aucune relation avec la nature, alors vous n’aurez pas de relation avec l’homme. Les champs, les forêts, les rivières, les arbres, toutes les merveilles et beautés de la Terre, c’est la Nature. Si cela ne vous dit rien alors nous ne pourrons jamais avoir de relation les uns avec les autres. » Trouver en la Nature les qualités inhérentes à notre propre nature intérieure, la beauté, l’harmonie, la justesse…permet par effet miroir de découvrir notre plein potentiel et d’y accorder toute notre attention. La simplicité de la Vie devient alors évidente. Nous sommes ce que nous pensons et nos pensées façonnent le monde. Tout vient de l’intérieur, pour se réaliser à l’extérieur. Nul ne saurait considérer qu’un tel constat prend forme au quotidien en quelques jours, mais en faisant le choix conscient de s’appliquer à choisir ses pensées et ses mots, nous nous appliquons à changer la couleur de notre petit monde. Regarder l’obscurité de ce monde permet d’en prendre conscience mais nous pouvons faire le choix de porter plus d’attention à la Lumière. Nous comprendrons ainsi qu’Elle est déjà présente et que notre monde est rempli de petits soleils. Si cela représente un travail fastidieux pour bon nombre d’entre nous, tentons de choisir nos pensées et nos mots en accord avec l’Idée que nous nous faisons du monde de demain. Il ne s’agit pas de mener de grandes causes mais de faire briller nos petits soleils intérieurs pour donner au monde un peu de notre Lumière. Rien qui ne puisse être changé à l’extérieur ne pourrait l’être sans avoir changé notre intérieur. Alors, partons en quête de nos petits soleils.