Ces alertes à écouter pour cesser le déni de soi-même
Voici un peu plus de 15 jours que j’ai vécu un grave accident de voiture dont le bilan pour ma passagère et moi-même s’est élevé à des vertèbres fracturées, un traumatisme cérébral, des côtes endommagées et déplacées, un sternum enfoncé, des hématomes profonds. Lorsque j’ai vu l’état de mon véhicule, désormais totalement inutilisable, je me suis demandée quelle bonne étoile s’était penchée sur nous pour nous assurer une telle protection durant cet accident. De cet évènement ont découlé de profondes prises de conscience que je souhaite partager.
Si je n’en doutais pas avant, je ne peux qu’en avoir la certitude désormais : lorsque notre conscience ordinaire reste dans le déni de notre Etre, nous nous créons des évènements pour nous réveiller, pour briser des carapaces.
En effet, durant les secondes qui ont suivi cet accident, je me suis sentie particulièrement calme, anormalement calme. Dans les transports d’urgence, une fois assurée que ma passagère était prise en charge pour ses blessures, je me suis profondément détendue, et la première question qui a émergé de mon dialogue intérieur a été l’amorce d’un processus de réflexion mais surtout de compréhension vécue :
Qu’est-ce que je nie tellement dans mon existence pour en arriver à être tant secouée (physiquement et psychiquement) ?
J’ai rapidement compris qu’une grande partie de moi-même n’était pas en accord avec la vie que je menais, avec les choix que j’avais fait, avec l’attitude intérieure que je nourrissais. Un bilan s’est imposé à moi, qui me permis de comprendre à quel point j’étais dans le déni de moi-même dans tous les domaines de mon existence, qu’il s’agisse des conditions de travail que j’avais accepté, de mon positionnement dans mes relations à mes proches, de mon positionnement dans mon existence en général.
Des alertes à prendre en considération pour changer de trajectoire
La compréhension du déni de soi-même peut se faire dans la douceur, néanmoins il arrive très souvent que cette remontée d’information à notre conscience ordinaire passe par un évènement plus ou moins important, mais suffisamment dérangeant pour que nous y prêtions attention.
N’avez-vous jamais vécu cette expérience de déclarer une maladie peu de temps avant un évènement dans votre vie ? Ne vous êtes-vous jamais tordu la cheville sans raison en vous rendant quelque part ?
Vous est-il arrivé d’oublier totalement un rendez-vous ou alors qu’un empêchement improbable survienne quelques minutes avant ?
Lorsque cela vous est arrivé, avez-vous pris le temps d’observer votre état intérieur face à cet acte manqué ? Après un acte manqué, on ressent souvent de la confusion car nos sentiments et nos émotions sont contradictoires. Nous avons des émotions de surface comme la culpabilité (d’avoir annulé un séjour, d’avoir planté un ami, d’avoir dit non à notre père, d’avoir quitté un conjoint etc) ou encore de la honte (d’avoir déçu un employeur, de ne pas avoir honoré un engagement, de revenir sur une décision que nous avons prise pour ne pas blesser etc) et en même temps, nous ressentons un profond soulagement car nous prenons conscience que notre for intérieur n’était pas en accord avec notre choix et que nous nagions à contre-courant.
A l’échelle d’une vie, qu’est ce qui est le plus important ?
Il y a de cela 6 ans, j’ai subi une grosse opération chirurgicale que les médecins jugeaient nécessaire mais non obligatoire, en ce sens qu’il s’agissait davantage d’une opération de confort que d’une question de santé. Le prix de cette opération était exorbitant, et alors étudiante, je me suis endettée pour financer cet acte. Le jour de l’opération, dans la salle d’attente du bloc opératoire, une infirmière est venue prendre ma température à quelques minutes de l’anesthésie. Avec un petit 38°, le chirurgien décide d’annuler l’intervention, je suis ainsi rentrée chez moi épargnée. Si j’avais eu à cette époque la prise de conscience que cet acte manqué était d’un immense bénéfice pour moi, j’aurais renoncé à retourner me faire opérer 2 mois plus tard. Aujourd’hui, l’opération ne m’a apporté aucun confort supplémentaire, j’ai même des inconvénients dus à cet acte chirurgical que je rembourse encore. Influencée par la peur, par mon manque de confiance et d’estime, j’ai consenti à faire subir à mon corps un acte lourd qui m’a amené plus de soucis que de bienfaits malgré un signe parfaitement clair, une chance de changer le cour des choses.
C’est une longue série d’acte manqués, de rendez-vous ratés, d’épisodes de maladies dont je pourrais vous parler. Ce qu’il est bénéfique d’intégrer c’est que notre compréhension ordinaire de l’existence est totalement conditionnée et donc très restreinte. Ce petit angle de vue depuis lequel nous regardons notre existence nous conduit bien souvent à nier une immense partie de nous-même. Et plus nous nous efforçons de rester dans nos croyances erronées, à fonctionner selon des schémas négatifs pour nous même, plus nous attirons à nous des évènements qui viennent nous ébranler.
Force est de constater que plus de déni de soi-même est grand et plus la secousse est virulente. Bien souvent, nous avons ignoré des signes plus doux que notre corps a pu nous envoyer ou alors que notre cerveau intuitif tentait de nous faire parvenir.
S’écouter soi-même : un engagement à prendre et à tenir coûte que coûte
Dans nos sociétés modernes, on nous apprend à ne pas croire en nos intuitions, en notre for intérieur. Il nous est très tôt enseigné que les adultes, les autres, savent mieux que nous ce qui est bon pour nous, qu’il est préférable de suivre le mouvement, et que notre ressenti n’a aucune valeur tangible.
Repensez à tous les choix que vous avez pris ou pas pris, sur les conseils d’un proche, par manque de confiance en vous. Repensez à toutes ces fois où vous avez totalement nié une partie de vous-même par peur de vous tromper, ou par manque d’estime de vous-même.
Il n’y a pas de mauvais chemin pour faire l’expérience de la Vie car un grand Maître se cache derrière chaque nouvelle expérience mais le déni de notre profondeur d’Etre, de notre intuition profonde qui éclaire chacun des pas que nous nous apprêtons à faire, ce déni nous amène à vivre d’une manière très concrète ce tâtonnement non éclairé. Au début, nous nous cognons un peu contre les murs et puis d’une manière proportionnelle à notre volonté de rester dans ce déni, de ne pas ouvrir notre conscience, nous sommes de plus en plus ébranlés.
Lorsque nous faisons le choix d’entrer dans la confiance de notre intuition, de notre cœur, alors nous prenons une véritable résolution pour nous-même, car nous décidons enfin de nous faire passer avant tout. Il ne s’agit pas d’égoisme ou d’orgueil mais davantage d’une douceur bienveillante à l’égard de ce que nous sommes. Personne d’autre que nous-même ne peut lire les messages de notre cœur. Nous vivons tous dans notre propre monde, celui que nous projetons sur l’écran de notre propre conscience. Dans ce monde que nous projetons réside un joyau inestimable, celui de la connaissance de soi. Et nous sommes les seuls à atteindre la connaissance de nous-même. En tournant notre regard vers l’intérieur, nous nous apportons l’attention et la sollicitude que nous attendions des autres, sans jamais être satisfaits. En cessant de nous nier, nous entrons en amitié avec nous-même et parfois même en amour.
Face à ces alertes, la gratitude est la clé
Aujourd’hui, je remercie l’Univers pour l’accident de voiture qui m’emmenait à l’hôpital il y a de cela bientôt 3 semaines. Je ressens une profonde gratitude pour les prises de conscience que cette expérience m’a permis d’avoir. Et c’est dans cette gratitude que je ressens la complétude de cet ébranlement. Ce doigt fermement pointé sur des choix, des comportements, des positionnements qui me desservent profondément, est un formidable levier vers une ouverture de conscience et un processus libératoire.
La maladie (mal à dit), les chutes, les rendez-vous manqués sont autant de mots (maux) qui nous sont criés depuis les profondeurs de notre Etre. Cette sagesse en nous qui communique avec nous par le cœur et par l’intuition est un formidable guide. Elle nous indique la meilleure direction à prendre pour faire l’expérience du monde relatif. C’est dans cette énergie de gratitude que le dialogue intérieur se développe.
Il faut parfois une secousse un peu dure pour briser une vieille carapace. Tout ce qui protège trop notre cœur, nous empêche d’y entrer réellement, profondément et d’y connaitre notre vérité. Ces enveloppes, ces armures que nous nous créons pour affronter la vie n’ont vocation qu’à être brisées pour vivre, non pas en « affrontant » l’existence, mais en l’embrassant.