Les arbres avaient déjà plongés leurs racines dans la Terre tandis que nous la foulions à peine de nos nus pieds. Une colonie de peupliers faux-trembles vit toujours sur un système racinaire immense, vieux de 80 000 ans. Des arbres vieux de plusieurs millénaires vivent encore parmi nous et sont les gardiens de l’essence de la Nature. Ces géants feuillus peuvent évoluer jusqu’à 115 mètres de hauteur pour certains d’entre eux, comme le Séquoia Maître, âgé de 2000 ans environ. Les arbres tendent vers la Lumière du soleil, créant un lien entre le ciel et la terre.
Selon les différentes traditions, les arbres chantent, guérissent et mènent à la compréhension de la Vie
La tradition amérindienne, très proche du règne des Arbres et vivant en harmonie avec ce royaume de géants, nous rappelle ceci, à travers les mots de Lame Deer, un homme médecine Lakota.
- La terre est vivante.
- Les montagnes parlent.
- Les arbres chantent.
- Les lacs peuvent penser.
- Les cailloux possèdent une âme.
- Les pierres ont du pouvoir.
Tout dans la Nature est mû par la même énergie originelle qui nous anime. Les amérindiens entretenaient un profond respect pour toute forme de vie, considérant qu’en vertu de l’interdépendance de toute vie sur Terre, chacune d’elles avaient une place d’égale importance.
Dans la tradition druidique, il existe un arbre primordial, d’une grande puissance qui donna naissance à tous les autres. Tous ses descendants, représentent selon cette tradition, le support ou le symbole de la science et de la force. Les druides prêtent aux arbres des pouvoirs magiques et de guérison. Outre le chêne auquel le druide est très lié, le sorbier, le coudrier et le noisetier servent à la magie et leurs fruits procurent le Savoir et la Connaissance.
De la même manière, le banian est un arbre sacré pour la culture hindoue, si bien que la Bhagavad-Gitâ y fait référence dans un de ses versets, « Le seigneur bienheureux dit : il existe un arbre, le banian, dont les racines pointent vers le haut, et vers le bas pointent les branches ; ses feuilles sont les hymnes védiques. Qui le connaît, connaît les Védas. » L’observation de cet arbre amènerait à l’observateur la compréhension ultime.
Le royaume des Arbres est bien plus subtil que nous le pensons, et son lien à l’homme s’est restreint avec le temps, le résumant à une simple logique consumériste. Il est temps pour nous de nous reconnecter avec ce royaume puissant, ces gardiens silencieux de la Nature.
Le Roi des forêts, ou la communication silencieuse
Le royaume des Arbres est décrit par certains ésotéristes comme un monde subtil, abritant plus d’énergie que nous n’en ressentons. Les arbres sont organisés entre eux selon une hiérarchie bienveillante qui permet aux anciens de transmettre au plus jeune une forme de Savoir. Il convient de sortir de nos croyances et de nos préconçus en matière de communication pour admettre l’existence d’autre formes d’échanges, non verbaux et non bruyants. D’une manière plus scientifique, les arbres communiquent entre eux grâce à des composés chimiques volatiles. Par exemple, face à une agression, l’acacia va émettre des composés, portés par le vent jusqu’aux autres acacias, qui alors réagiront produisant des molécules toxiques pour les animaux gourmands, durant toute une journée. Ainsi, un seul acacia peut prévenir l’ensemble de sa colonie d’un danger imminent, et lui permet de se prémunir contre l’appétit des biches durant toute une journée.
Aussi, grâce à certaines personnes qui peuvent entrer en lien avec les êtres subtils des forêts, il nous est rapporté qu’abattre des arbres au hasard compromet l’équilibre écologique et énergétique de la forêt. Nous devrions alors abattre, selon des besoins urgents et réels (et non de confort), des arbres malades ou affaiblis, et les avertir de nos intentions. Ces arbres seraient alors en capacité de faire descendre toute leur sève dans leurs racines afin qu’elle nourrisse l’ensemble de l’immense réseau racinaire de la forêt et ne soit pas perdue lors de l’abattage. Mais le monde d’aujourd’hui ne semble pas prêt à envisager de traiter ces grands sages avec le respect qu’il se doit, lorsque nous perpétrons la déforestation de masse pour des besoins créés de toute pièce.
L’Arbre et le méditant
De nombreuses écoles bouddhistes s’accordent sur le fait que chacun des Bouddhas a connu l’éveil sous un arbre différent, avec ses qualités propres. Le Bouddha Sakyamuni attint l’éveil sous l’arbre que l’on nomme désormais l’arbre de la Boddhi, faisant de l’arbre un compagnon qui le conduisit jusqu’à son accomplissement. Cette tradition de méditation au pied d’un arbre ne date pas d’hier et fût louée par de grands méditant. L’arbre prête également son nom à la posture de yoga Vrksasana et figure au centre de nombreux mandalas.
L’arbre est silencieux, solide, ancré, immobile, paisible, ses feuilles tendent vers la Lumière. Pour le méditant l’arbre devient un Maître qui lui inspire toutes ces qualités. Méditer au pied d’un arbre est, pour celui qui ressent un profond respect pour ces êtres, une guidance vers un monde intérieur formidable. Il existe de nombreux protocoles de méditation avec les arbres, y compris dans la manière de les approcher. Mais il est possible de simplement s’orienter vers un arbre qui vous inspire, aller à sa rencontre, lui témoigner votre respect et soigner les intentions que vous portez. Prenez place à son pied et adossez-vous contre lui. D’une manière intuitive, la méditation s’installera et vous ressentirez sa force, son enracinement mais aussi ce mouvement ascendant qui vous conduit vers le ciel.
Les arbres peuvent aussi, selon votre intention, nettoyer et harmoniser votre couronne. A l’abri sous ses branches, avec cette intention, il possible de ressentir une fraicheur au sommet du crâne qui vient assainir et rééquilibrer l’énergie coronale. La Nature guérit de mille façons, il suffit de demander son aide, dans le plus grand respect.
L’arbre peut également être un support de méditation par visualisation. L’arbre visualisé devant vous porte les qualités que vous développez durant la méditation. Il permet de placer votre attention sur lui afin d’apaiser et stabiliser le mental.
Cette approche du règne des Arbres est très éloignée de nos croyances. Les qualités inhérentes aux arbres les rendent presque sans vie à nos yeux, nous qui associons la vie au bruit, au mouvement et à l’agitation. Reconnaître que les Arbres sont aussi vivants que nous, si ce n’est même davantage sous un angle énergétique, revient à prendre conscience que nous pouvons trouver plus de vie en nous, en développant leurs qualités. Il est parfois intéressant de remettre en cause certaines croyances limitatives qui nous empêchent de voir les nombreux et puissants Maîtres que la Nature nous envoie, pour nous guider sur notre chemin.